UMRt : la naissance d’un pôle de recherche inédit dans les Hauts-de-France

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UMRT

Institut Charles Violette

TERRA

Agro-Impact

Biopi

UMRt BioEcoAgro

300 chercheurs et techniciens français et belges font la force de la toute nouvelle Unité Mixte de Recherche transfrontalière BioEcoAgro ! Leur mission : développer un centre d’excellence international dans le domaine de l’ingénierie biologique appliquée à l’agriculture, la biotechnologie, l’agro-alimentaire et l’environnement.

LA PAROLE À…

Philippe JACQUES, Directeur de l’Unité Mixte de Recherche Transfrontalière, BioEcoAgro

Quand et comment l’histoire de l’UMR Transfrontalière BioEcoAgro a-t-elle démarré ?

L’Unité Mixte de Recherche transfrontalière BioEcoAgro est une nouvelle structure (créée le 1er janvier 2020) qui rassemble environ 300 chercheurs et techniciens de part et d’autre de la frontière franco-belge. Son ambition est de développer un centre d’excellence international dans le domaine de l’ingénierie biologique appliquée à l’agriculture, la biotechnologie, l’agro-alimentaire et l’environnement. Conçue à l’instar d’un laboratoire sans murs rassemblant des chercheurs de l’INRAE, l’Université de Liège, l’Université de Lille, l’Université de Picardie Jules Verne, l’Université du Littoral Côte d’Opale, l’Université d’Artois et YNCREA, elle se focalise sur la combinaison d’approches (éco)systémique et moléculaire pour :

  • la compréhension du fonctionnement des plantes et des écosystèmes dans des environnements naturels ou contrôlés et dans un contexte de changement climatique
  • le décryptage et la maîtrise de la synthèse ou de la bioproduction de biomolécules actives ; (métabolites spécialisés et polymères d’origine végétale, enzymes et métabolites secondaires d’origine microbienne, peptides actifs issus de l’hydrolyse de protéines alimentaires)
  • la biopréservation et la formulation des aliments.

Les compétences pluridisciplinaires complémentaires de l’UMR transfrontalière BioEcoAgro lui permettent en outre de développer des recherches transversales telles que le développement de nouveaux agents de biocontrôle des maladies des plantes : du criblage à haut débit à leur évaluation au champ, en passant par la compréhension de leur mode d’action et le développement de bioprocédés pour leur obtention.

L’UMR transfrontalière est étroitement impliquée dans le développement de plateformes d’excellence tels que l’équipex Realcat, les plateformes FoodIsLife, AgricultureIsLife et EnvironmentIsLife (Ecotron) et le dispositif national d’observation et d’expérimentation de long terme sur l’environnement ACBB (Agroécosystèmes, Cycles Biogéochimiques et Biodiversité) dans sa composante grandes cultures. Elle gère deux stations de mesure labellisées de l’infrastructure européenne ICOS (Integrated Carbon Observatory System).

Investie dans une recherche en amont à l’échelle internationale, l’UMR transfrontalière BioEcoAgro a également pour vocation de développer la bioéconomie. Ses chercheurs collaborent étroitement avec les bioindustries et les acteurs du monde agricole de la région transfrontalière et au-delà.

Quelles ont été les grandes étapes et projets majeurs qui ont jalonné la croissance du laboratoire ?

La création de l’Unité Mixte de Recherche Transfrontalière résulte d’un effort constant, au cours de ces 15 dernières années, de structuration de la recherche dans les domaines de l’ingénierie biologique dans le Nord de la France. Initié par la création du laboratoire ProBioGEM en 2005 qui rassemblait à l’époque au sein de l’Université des Sciences et Technologies de Lille, les chercheurs en biochimie et microbiologie appliquées et en bioprocédés, cet effort a conduit à la création, à l’initiative du professeur Pascal Dhulster, en 2014, de l’Institut Charles Viollette (ICV).  Ce laboratoire régional de recherche en biotechnologies et agroalimentaire résulte de la fusion de 7 laboratoires répartis sur les campus des Universités Lilloises (ex Lille 1 et ex Lille 2), de l’Université d’Artois, de l’Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO) et de l’Université Catholique de Lille (YNCREA) avec également des personnels de ces universités accueillis dans les locaux de l’ANSES à Boulogne et d’ADRIANOR à Lens.

Dans le cadre du projet CPER ALIBIOTECH 2015-2021, un projet de création d’un centre de recherche transfrontalier avec le Centre de Recherche TERRA de Gembloux Agro-Bio Tech – Université de Liège a été élaboré.  Il a été renforcé par la participation de l’INRA devenue INRAE (AgroImpact) et l’Université Picardie Jules Verne (BIOPI), l’intégration de chercheurs de l’ICAM de Lille, la création de 3 laboratoires internationaux associés (LIAAN avec l’INAF Université de Laval à Québec, MOM avec l’Université de Liège à Gembloux et avec l’Université NTOU de Taïwan), ainsi que la labellisation de 2 Equipes Mixtes Université-Entreprise (LabCom CHIC41Health avec la société Florimond-Desprez, et LabCom AlLInPep avec la société INGREDIA).

Dans le cadre de la contractualisation 2020-2024, l’Institut Charles Viollette dirigé par Jean-Louis Hilbert (directeur) et Vincent Phalip (directeur-adjoint), fait partie de l’Unité Mixte de Recherche Transfrontalière INRAE 1158 BioEcoAgro, une structure innovante qui fédère des compétences scientifiques de part et d’autre de la frontière franco-belge.

 Comment la Région Hauts-de-France vous a-t-elle soutenu ?

La structuration de l’Institut Charles Viollette a bénéficié d’un soutien fort de la D2RT, du pôle d’Excellence en Agroalimentaire (AGROE), du pôle de compétitivité Nutrition Santé Longévité (NSL), de la Région Hauts-de-France et des différentes tutelles universitaires. La Région a également fortement soutenu la mise en place de l’UMRt BioEcoAgro au travers d’un financement de 5,3 millions d’euros (Région/FEDER) dans le cadre du projet CPER ALIBIOTECH.

Quelles sont vos ambitions de développement pour l’avenir ?

L’ambition de l’UMRt est de maximiser les potentialités de synergie entre ses membres pour devenir un acteur essentiel, à l’échelle internationale, d’une recherche d’excellence en amont et en aval en bio-ingénierie et bioéconomie. Les retombées des travaux de l’UMRt visent également à répondre aux priorités régionales définies par les Régions Hauts-de-France et Wallonne et au développement de leurs tissus économiques. 

UMRt BioEcoAgro s’inscrit dans Rev3, la Troisième Révolution Industrielle en Hauts-de-France. Rev3 est une dynamique collective visant à transformer les Hauts-de-France pour en faire l’une des régions européennes les plus avancées en matière de transition énergétique et de technologies numériques.