Instead ou l’art du mobilier brassé

Quand et comment l’histoire d’Instead a-t-elle démarré ? 

Ébéniste, designer, soucieux de l’environnement mais surtout amateur de bière, j’ai eu la volonté, en 2018, d’associer ma passion à mon savoir-faire en créant Instead.

Instead, c’est du mobilier haut de gamme, écoresponsable et made in France, fabriqué à partir des céréales issues du brassage de la bière.

La bière, c’est quelque chose de relativement simple : de l’eau, du malt, de la levure et du houblon. En France, en 2019, on en a consommé plus de 2 milliards de litres. Quand on sait qu’il faut en moyenne 300 kg de malt pour brasser 1000 litres de bière, je ne fais pas le calcul mais ça fait beaucoup de zéros…

Les drêches dont je vous parle (résidus solides de la transformation de grains de céréales germés et séchés pour la fabrication de la bière), qui représentent 30 % de ce que vous avez dans votre verre, sont aujourd’hui une véritable problématique économique écologique et logistique pour les brasseurs.

C’est dans le cadre de mon projet de fin d’études à l’École de Design Nantes Atlantique que j’ai commencé à réfléchir à cette nouvelle filière de revalorisation à la fois économique pour les brasseurs, bonne pour la planète et innovante pour l’habitat : le mobilier brassé.

 

Quelles ont été les grandes étapes et projets majeurs qui ont jalonné la croissance de votre entreprise ?

À l’issue de mes études, la seule chose que je savais, c’est que je voulais aller plus loin qu’un simple projet étudiant. Je n’avais encore aucune idée de l’échelle ni même de l’impact que ce projet pouvait avoir.

C’est lorsque que j’ai rencontré ITA Moulding Process, mon partenaire industriel, que tout a pris sens. C’est avec eux, que, pendant plusieurs mois, nous avons mis au point une solution alternative aux fibres de bois qu’ils utilisent en la remplaçant par de la drêche de brasserie. Celle-ci a même présenté beaucoup d’avantages, sur le plan économique, esthétique mais également écologique. Composée de 98 % de drêches, avec une capacité journalière de plus de 100 pièces, notre solution est aujourd’hui entièrement recyclable, sans COV et sans formaldéhyde.

Mais c’est également grâce à l’incubateur du Lycée des Métiers d’Art de Saint-Quentin que j’ai eu cette opportunité de m’installer en Hauts-de-France.

Et puis, tout s’est enchainé, mon intégration dans l’incubateur d’Euratechnologies à Lille, la rencontre avec les acteurs locaux (brasseurs, sous-traitants …), etc.

 

Comment la Région Hauts-de-France vous a-t-elle soutenu ? 

En plus de favoriser les incubateurs comme Euratechnologies, la Région Hauts-de-France nous accompagne dans le cadre de Lille Capitale Mondiale du Design 2020.

Nous avons également bénéficié d’un accompagnement financier pour le développement de nos outils de production industrielle. 

 

Quelles sont vos ambitions de développement pour l’avenir ?

L’idée d’une possible unité de production pourrait voir le jour dans les Hauts-de-France, située au plus proche des brasseries.

Cette unité serait destinée exclusivement à la production de pièces moulées à partir de drêche de brasseries.

L’objectif final serait d’associer la production à un bar/restaurant/brasserie qui ferait office de showroom mettant en usage/valeur nos différents produits. Brassée, transformée, consommée et utilisée sur un seul et même lieu, sans aucun déchet …

Nous élargirons également notre solution à de potentielles collaborations pour toucher d’autres domaines d’applications comme la construction, la conception de panneaux, etc.